Retour
au Québec
Pierre Nepveu
Je n’ai pas su avant mes 16 ou 18 ans que j’étais un
Québécois. Dans mon enfance et jusqu’assez tard dans
mon adolescence, personne de ma famille ni de mon milieu ne se désignait
ainsi. Nous étions des Canadiens français de la Petite
Patrie, un quartier du cœur de Montréal qui était
un agglomérat de paroisses catholiques et presque exclusivement
de langue française, rassemblées autour de majestueuses
églises en pierre que l’on peut encore apercevoir de loin,
çà et là, vers l’est et le nord, du haut du
Mont-Royal, quand on se trouve non loin de la grande croix métallique
qui illumine la nuit et qui a tant fasciné, à une autre
époque, les immigrants juifs établis à ses pieds
dans leur quartier qu’on appelait le ghetto mais qui n’en
était pas vraiment un.
(...)
Nb : la totalité de ce texte est disponible dans la version papier
de Cités.
|