Cinquante
ans
Naïm Kattan
- Cela fait longtemps que vous habitez Montréal ?
- J'y suis arrivé avant votre naissance
Cinquante ans. Ce n'est plus la même ville. En me promenant sur
la rue Sherbrooke ou le Boulevard René Lévesque (autrefois
Dorchester) j'ai le sentiment de revoir des vestiges de petites maisons
bordées d'arbres, un rappel, comme dans un ancien film. J'ai assisté
à la démolition de ces maisons, des rues entières,
et, année après année, j'ai regardé les gratte-ciel
s'élever, couper l'espace, occuper l'horizon. Je me souviens lors
de ma première visite Côte-Saint-Luc. Un champ où
l'on traçait des rues. Des maisons étaient en construction,
avant que la chaussée ne soit asphaltée. Certaines vieilles
rues sont méconnaissables aujourd'hui. La Place-des-Arts, le Complexe
Desjardins et l'Université du Québec ont transformé
le centre ville. Rue Saint-Denis, au cœur d'un ancien quartier bourgeois
dégradé, des restaurants et des magasins font état
d'un cosmopolitisme où le Français, cependant, domine.
(...)
Nb : la totalité de ce texte est disponible dans la version papier
de Cités.
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