Lecture
politique de la chanson québécoise
Bruno Roy
La chanson québécoise a duré assez longtemps pour
avoir une histoire. Son territoire n’est pas qu’imaginaire.
Devenue une culture politique qui a servi de lieu public d’échange,
son influence dépasse son propre domaine. Son mode de représentation,
variable selon les époques, l’a souvent fait paraître
comme une possibilité historique de transformation politique.
Au Québec, à travers les chansons, on peut retracer les
marques d’une conscience nationale inquiète des facilités
d’assimilation qu’un environnement linguistique et géographique
accentue. Réduire cette chanson à cette seule dimension
n’offre cependant pas un tableau complet de la chanson québécoise
et de son rapport à la politique. La chanson folklorique comme
symbole de résistance collective, la chanson patriotique en affinité
avec la « durée française en Amérique du Nord », la chanson engagée des années 1960 liée
à la question identitaire, la chanson contre-culturelle qui a remis
les fondements traditionnels de la contestation sociale, l’actuel
renouveau de la chanson engagée, sont des relais idéologiques
qui n’en témoignent pas moins d’une conscience des
rapports de force qui se sont concentrés dans la mémoire
historique du peuple québécois.
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
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