Le
« renouveau » du cinéma québécois
Christian Poirier
On parle beaucoup du cinéma québécois depuis quelques
temps. Des productions récentes telles que Séraphin,
de Charles Binamé, La grande séduction, de Jean-François
Pouliot, Gaz bar blues, de Louis Bélanger, ou Les
invasions barbares, de Denys Arcand ont connu, tant au Québec
qu’à l’étranger, un vif succès auprès
du public et de la critique. On sait cependant peu de chose sur le contenu
proprement dit des films. Quelles sont, globalement et historiquement,
les images de la société québécoise qui sont
véhiculées par le cinéma ? Dans cet article, nous
proposons d’examiner les représentations de l’identité
au sein de l’imaginaire filmique québécois. Il s’agit
de voir comment la question identitaire est posée ou s’exprime.
Il s’agit de voir aussi comment cette question devient un problème
formulé par des locuteurs qui, dans leurs dialogues ou réflexions,
retravaillent l’identité québécoise.
Sur le plan théorique, nous mobilisons les principaux outils d’une
analyse herméneutique développée par Paul Ricœur
grâce à ses notions centrales d’identité narrative
et de récit. L’identité est ainsi conceptualisée
comme une mise en récit au sein de laquelle la société
élabore sa mémoire collective, articule ses thématiques
majeures au sein d’un certain nombre d’horizons discursifs
et construit ses projets d’avenir. La dimension narrative de l’identité
fait ici référence à deux éléments
centraux : la continuité temporelle (ce que nous sommes aujourd’hui
dépend en partie de ce que nous avons été et de ce
que nous projetons d’être) et la capacité de se raconter,
de faire récit.
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
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