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  Dossier : Le Québec, une autre Amérique
Dynamismes d’une identité
 
 

L’évolution constitutionnelle du Québec
et des peuples autochtones :
le défi de l’interdépendance


Ghislain Otis


L’évocation d’une « évolution constitutionnelle » du Québec rendra sans doute perplexes bon nombre d’observateurs de notre vie politique et juridique des quarante dernières années. La perception de stagnation, voire de régression, dans la recherche séculaire du Québec d’un renouveau dans ses rapports avec la fédération canadienne a en effet largement occulté les mutations profondes qui ont marqué, pendant la même époque, notre relation avec les peuples autochtones. Pourtant, en quelques décennies, notre rapport aux premiers peuples a évolué au point de nous faire passer d’une relation typiquement coloniale à une dynamique constitutionnelle d’interdépendance qui sera peut-être elle-même le prélude d’un mouvement, dans les prochaines décennies, vers une constitution de type postcolonial, c’est-à-dire fondée sur le principe d’égale dignité des nations. La difficulté persistante de notre inscription nationale dans l’ordre constitutionnel ne doit pas faire oublier que notre voisinage avec les autochtones engage, tout autant que le couple Québec-Canada, les déterminants fondamentaux de notre devenir que sont le partage de la légitimité historique, de la richesse et du pouvoir en ce coin d’Amérique.

(...)

Cet article est tiré du texte de la conférence Jean-Charles-Bonenfant prononcée par l’auteur au salon du Conseil législatif du Parlement du Québec, le 3 novembre 2004. Il est publié ici avec l’aimable autorisation de la Fondation Jean-Charles-Bonenfant.

Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version papier de Cités.