La
France et le Québec
Anne Legaré
La question des relations qu’on se plaît à appeler
« privilégiées » entre la France et
le Québec appelle plusieurs remises en contexte. Si ces relations
ont été définies et inspirées à l'origine
par des pratiques coloniales, cette forme de domination a été
balayée depuis longtemps dans l’imaginaire des deux pays
amis. C’est ce qu’a exprimé le Général
de Gaulle en 1960, en décrivant l’influence française
au Québec dans un style inimitable : « …si
d’autres actions et d’autres influences [que celles de la
France] se sont exercées [au Canada], dit-il, s’il y eut
des rivalités, des batailles et des séparations, ce
que la France sema au Québec a, cependant, poussé dru,
même si d’autres moissons y ont également mûri ».
Tous ceux qui ont fréquenté le Québec, au moins depuis
les années soixante, auront observé en effet que « le
Québec a poussé dru », c’est-à-dire
qu’il s’est fait, selon la métaphore gaullienne, « par
des pousses serrées et vigoureuses... ou s’est développé
avec force, avec vigueur » (Le Robert) sur un mode largement
original. Si quelque chose de la France y est demeuré, ce quelque
chose reste pour une grande part indéchiffrable.
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
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