Défi
et gestion de l’immigration
internationale au Québec
Pierre Anctil
S’agissant d’immigration et des choix de société
qui sont consentis en la matière depuis plus de trente ans, il
convient d’abord de camper l’ensemble de la société
québécoise dans son contexte historique et géopolitique
nord-américain. Sur ce continent, l’accueil des immigrants
a été l’un des principaux moteurs du développement
économique, et ce dès l’ère des grandes découvertes.
À la fin du XIXe siècle notamment, et jusqu’à
la crise économique des années trente, le flux de population
depuis l’Ancien monde vers le Nouveau s’est compté
par millions à chaque décennie et a eu un impact extrêmement
profond notamment sur la formation du principal « partenaire »
économique du Québec moderne, les États-Unis (À
ce sujet voir René Rémond, Histoire des États-Unis,
Paris, Presses universitaires de France, 19e édition, 2003, coll.
« Que sais-je ? », no. 38, p. 74-75). Également issus
de ce courant démographique d’une ampleur sans précédent,
autant le Canada que le Québec, qui émergent au lendemain
de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique de 1867,
tirent une grande part de leur vitalité des arrivées massives
qui se dessinent surtout après 1900 (Voir Valerie Knowles, Les
artisans de notre patrimoine. La citoyenneté et l’immigration
au Canada, 1900-1977, Ottawa, Citoyenneté et immigration Canada,
2000 ; Bruno Ramirez et Yves Otis, La ruée vers le sud : migrations
du Canada vers les États-Unis, 1840-1930, Montréal,
Boréal, 2003). Il importe donc de bien comprendre, dans le cas
qui nous intéresse, que l’immigration la plus importante
historiquement se trouve en amont du débat actuel, et qu’elle
revêt un caractère fondateur dans le processus d’apparition
autant de l’État canadien que de la société
québécoise (Voir Paul-André Linteau, Histoire
de Montréal depuis la Confédération, Montréal,
Boréal, 1992, chapitres 2 et 7).
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
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