Profil biobibliographique d'Isaiah Berlin
Roger Hausheer
Depuis sa mort en 1997, nombreux sont ceux qui en sont venus à considérer Isaiah Berlin comme l'un des plus grands défenseurs, sur le plan philosophique, du libéralisme moral et politique au vingtième siècle, et comme un possible porte-étendard de la raison, de la tolérance et de la rectitude de jugement pour des générations d'hommes et de femmes à venir. De fait, pour la complexité de la vision, la richesse de la compréhension historique, la profondeur, la pénétration et le raffinement intellectuel, peut-être fut-il sans égal à son époque. Même les penseurs émigrés d'Europe centrale aux convictions anti-totalitaires écrivant en anglais, tels que Popper et Hayek, bien qu'ils eussent moins souffert des attitudes anti-historiques de leurs homologues britanniques, manifestaient pourtant un intérêt bien moindre que ne le faisait Berlin pour l'histoire en tant que telle. Pour ce dernier, tout comme pour Hegel, Croce ou Collingwood, elle constitue une catégorie ultime. Ainsi que nous le verrons, son travail de théoricien politique est inextricablement lié à la succession d'essais brillamment éclairants qu'il écrivit sur l'histoire des idées, de Machiavel et Vico jusqu'à Marx, Herzen et Sorel, et serait inconcevable sans eux.
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Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
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