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  Grand article inédit  
 

Le corps dans la philosophie et l'art

Arthur C. Danto


...   sans le sentiment de l'organe corporel, la vie serait la simple conscience de son existence, mais ne serait pas le sentiment du bien-être ou du malaise, c'est-à-dire le sentiment de la stimulation ou de l'inhibition des forces vitales. En effet l'esprit n'est en lui-même que vie ... dans le rapport avec son corps.
Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger , § 291

Il m'est arrivé deux fois qu'un point de philosophie que j'étais en train de développer semble posséder une signification très différente de celle qui avait suscité mon intérêt à l'origine.   Dans les deux cas, le résultat fut assez comique. Dans les années 1960 par exemple, je me penchai sur la philosophie de l'action. Ce qui m'intéressait, c'était de faire apparaître les différences qui séparent deux types d'actions: celles que nous effectuons quand nous faisons quelque chose en faisant autre chose, ce qui fait que cela se produit, et celles que nous effectuons simplement, sans faire d'abord quelque chose qui fasse qu'elles se produisent. Pour illustrer le premier type, je donnerai l'exemple de lorsqu'on allume la lumière en actionnant un commutateur, ou lorsqu'on lance une boule de billard en la frappant avec une queue. Pour illustrer le second type, je donnerai l'exemple de lorsque je bouge les doigts ou cligne des yeux. J'ai appelé les actions de ce second type des actions de base, et je pensais que nous étions tous pourvus par la nature d'un certain répertoire d'actions de base, au moyen desquelles nous faisons tout ce que nous faisons d'autre.

(...)

Conférence inédite prononcée à l'Université de Minneapolis en 2000 (N.d.l.R.).

(1) E. Kant, Critique de la faculté de juger, édition publiée sous la direction de Ferdinand Alquié, Gallimard, 1985, Folio, p. 224.

Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version papier de Cités.