Norme de secret, normes secrètes

et État moderne

Otto Pfersmann

Depuis le début de la réflexion moderne, le secret est conçu comme amphibologique et instrumental. On connaît bien l'une des faces que l'on considère souvent comme honteuse : la ruse est un des moyens nécessaires au maintien ou à l'acquisition de l'Etat, et la ruse est liée au secret. La fondation de l'Etat moderne est impossible sans le recours au secret à moins de méconnaître la nature des hommes.

Le secret a toujours immensément intrigué les juristes, mais relativement peu les théoriciens du droit, il a beaucoup préoccupé la philosophie morale et politique, mais relativement peu la philosophie analytique des normes. La raison, pourrait-on dire, paraît simple : c'est un problème moral de savoir, si le secret doit être admis, requis ou réprouvé pour tel ou tel type d'action, ce n'est pas un problème qui soulève des difficultés quant à l'explication de la structure normative en cause.

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Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version papier de Cités.