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  Critique cinéma  
 

La mémoire et la terre

(Raymond Depardon, Profils paysans)

Pierre-Yves Quiviger


Raymond Depardon arrive aux deux-tiers du parcours sobre, patient et « taiseux » au coeur de la paysannerie de moyenne montagne proposé dans la trilogie intitulée Profils paysans ( 1-L'approche , 2-Le quotidien ). Si l'on ajoute à ces deux films, le court-métrage intitulé Quoi de neuf au Garet ? , et le livre richement illustré La ferme du Garet , tous deux consacrés à sa ferme de famille, près de Villefranche-sur-Saône, on a un ensemble remarquable et cohérent sur un monde rural méconnu et qui, tel qu'il est montré, enregistré par Depardon, disparaît irréversiblement. Et cela même si, on le voit fort bien dans les deux films, une relève, pour ainsi dire, existe, faite de jeunes agriculteurs sortant tout juste du lycée agricole qui, n'héritant pas, doivent naviguer entre prêts bancaires et aides d'État (élever telle race de vache plutôt que telle autre, avoir un nombre minimum de bêtes, etc).

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Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version papier de Cités.