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Lexique lévinassien

Rodolphe Calin


Autrui . Comprendre ce que signifie autrui chez Lévinas exige de ne jamais perdre de vue sa relation à la transcendance ou à l'Infini, donc de ne jamais dissocier les considérations éthiques - éthiques, parce que le rapport social, nous allons le voir, est d'abord et avant tout d'ordre éthique - de la préoccupation essentielle de la pensée lévinassienne, en quête du sens à donner à la transcendance. Cela ne signifie pourtant pas une subordination d'autrui à l'au-delà de l'être, dans la mesure où c'est dans la relation avec autrui que pour Lévinas le sens de la transcendance advient concrètement. « L'expérience, l'idée de l'infini, se tient dans le rapport avec Autrui. L'idée de l'infini est le rapport social » (EDE1, 172). L'Infini ne signifie pas ailleurs que dans le concret de la relation éthique. Autrement dit, si l'on tient à qualifier la tentative de donner un sens à la transcendance de théologique, l'affirmation selon laquelle ce sens n'advient pas autrement que par autrui, revient à inscrire le théologique dans l'éthique.

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(1) Voici la liste des signes utilisés pour désigner les oeuvres de Lévinas : AE  : Autrement qu'être ou au-delà de l'essence , La Haye, Nijhoff, 1974 ; AT  : Altérité et transcendance , Montpellier, Fata Morgana, 1995 ; DMT  : Dieu, la mort et le temps , Paris, Grasset, 1993 ; DQVI  : De Dieu qui vient à l'idée , Paris, Vrin, 1982 ; EDE  : En découvrant l'existence avec Husserl et Heidegger , 1949, 1979 (éd. augmentée) ; EE  : De l'existence à l'existant , Paris, Vrin, 1947, 1977 (2 e éd. augmentée) ; TI : Totalité et Infini. Essai sur l'extériorité, La Haye, Nijhoff, 1961.

Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version papier de Cités.