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  Dossier : Emmanuel Levinas
Une philosophie de l'évasion
 
 

Paganisme et « philosophie de l'hitlérisme »

Joëlle Hansel


Emmanuel Levinas n'est ni un penseur politique, ni un intellectuel engagé. Bien que la lecture des journaux ait tenu une place importante dans sa vie quotidienne, il a observé une réserve de principe à l'égard de l'actualité.   Il n'a rompu son silence qu'en de rares occasions, en présence d'événements qui menaient, à son sens, au-delà du politique. Admirateur de l'humanisme marxiste, il a manifesté, toutefois, sa méfiance envers les prestiges et les mirages de la révolution, allant à contre-courant d'événements majeurs de la vie sociale, dans les années 1960-1970. Bien que tant de dissidents se soient reconnus dans son éthique, il ne s'est jamais posé en maître-penseur. Cette attitude ne ressort pas d'une indifférence à l'égard des affaires humaines, ou d'un mépris pour l'action collective dans l'espace de la Cité. Elle s'explique par l'orientation majeure qui domine sa pensée : à l'heure du «tout politique », Levinas a oeuvré patiemment pour le renouveau de l'éthique, affirmant le droit de la subjectivité de juger l'histoire, plutôt que d'être jugée par elle.


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Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version papier de Cités.