Les errances de la mémoire
de l'esclavage colonial et
la démocratie française aujourd'hui
Silyane Larcher
Les propos de l'humoriste Dieudonné M'Bala M'Bala sur la commémoration de la Shoah et la place de la mémoire de l'esclavage des Noirs dans la République ont ouvert au sein de la société française une course, jusqu'alors non avouée par quiconque publiquement, pour la reconnaissance aux descendants de l'esclavage colonial d'un statut de victimes suprêmes de l'Histoire. Ces propos ont suscité les réactions de la presse, d'historiens et d'intellectuels divers pour dénoncer l'antisémitisme avéré et le relativisme historique d'un personnage qui, décidément, ne fait plus rire, et même donne froid dans le dos en révélant le visage d'un rejeton médiatique de Jean-Marie Le Pen. Un pas a été cette fois gravement franchi : pour assurer la défense de la mémoire de l'esclavage colonial, l'antisémitisme s'est donné l'apparence d'un argument, plus encore il a prétendu à la légitimité.
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Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version papier de Cités.
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