L’Europe,
avenir d’un mythe
Raymond Aron
Voici donc réunis, grâce à la Fondation FVS, les
lauréats des prix Robert Schuman, et ceux des prix Montaigne et
Goethe, les uns voués à la tâche ingrate de traduire
en institutions et en action quotidienne l’idée d’une
Europe unie, les autres désireux d’enrichir le trésor
commun de notre culture. Peut-être la Fondation, en offrant aux
hommes d’État l’occasion de rencontrer des professeurs
ou des savants, a-t-elle voulu, par delà les charmes d’un
dialogue fugitif, nous inviter à la réflexion sur l’essentiel.
Que signifie aujourd’hui l’idée européenne,
l’idée de l’unité européenne ?
Au temps de la chrétienté, une certaine unité naissait
d’une foi commune, elle s’exprimait dans une Église
et dans les universités, elle n’excluait ni la diversité des
ethnies ni les centres du pouvoir, multiples et autonomes. Elle imposait
par intermittence la trêve de Dieu mais non la paix durable ou
l’obéissance aux mêmes lois.
(...)
Conférence prononcée au Sénat lors de la remise
des prix Robert Schuman, Montaigne et Goethe, le 13 mai 1975. Seul un
résumé de cette conférence a été publié en
français.
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
|