Sommaire général
 
  Entretien  
 

Les ambitions de la France
à travers son armée


Entretien avec le Général Jean-René Bachelet

Propos recueillis par Agnès Lejbowicz


AGNÈS LEJBOWICZ : Pour comprendre votre réflexion, pouvez-vous nous parler en introduction de votre parcours au sein de l'armée ?

JEAN-RENÉ BACHELET : Je ne suis pas un  officier «  de droit divin » ; mon père a été tué dans la Résistance, et j’ai été enfant de troupe à 10 ans. Je suis d’une génération qui est à cheval sur deux ères : celle d’un temps ancien qui se termine avec la fin du monde bipolaire et celle de temps nouveaux, chaotiques et ouverts par une exceptionnelle conjugaison de  ruptures, notamment géostratégiques. Après Saint-Cyr, où je suis entré en 1962, j’ai fait la première partie de ma carrière dans les chasseurs alpins, ce qui m’a valu, en 1987, de commander le 27ème bataillon de chasseurs alpins, le bataillon des Glières, où j’avais fait mes premières armes comme sous-lieutenant. Mais, j’ai passé aussi de nombreuses années à l’administration centrale, à préparer l’avenir de notre armée. Toujours est-il que, quand je suis nommé général, en février 1993, je n'ai jamais entendu siffler les balles ailleurs que sur un champ de tir ; mais je me retrouve en 1995 à la tête du Secteur de Sarajevo, au paroxysme de la crise bosniaque, avec, sous mes ordres, six bataillons (trois français, un russe, un égyptien et un ukrainien).

(...)

Nb : la totalité de cet entretien est disponible dans la version papier de Cités.