Quelle
légalité pour le conflit armé en droit international ?
Serge Sur
Vue de loin, une telle question est souvent un objet de souffrance pour
les internationalistes, confrontés à la contradiction entre
les normes et les pratiques. Le droit international, en première
analyse, interdirait de façon générale le recours à la
force, et la pratique montrerait une parfaite indifférence à l’égard
de cette interdiction. L’idée dominante est que l’on
a là une illustration de l’inconsistance et de l’inutilité du
droit international, voire pour certains un thème de dérision.
Vue de près, la question est infiniment plus complexe, parce qu’il
y a un grand nombre de règles internationales qui traitent de
l’emploi de la force armée dans les relations internationales.
Ces règles, nous le verrons, n’interdisent pas cet emploi
de façon générale, et le réglementent davantage
qu’elles ne l’interdisent. Au surplus, contrairement à ce
que l’on pourrait croire, les Etats n’ignorent pas le droit
international et détestent être accusés de le violer :
c’est dire qu’ils se préoccupent tous de l’argumentation
juridique qui peut, le cas échéant, justifier l’emploi
de la force.
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
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