Spectres
du terrorisme : autour du concept de guerre civile mondialisée
Agnès Lejbowicz
Spectres du terrorisme. Pourquoi ce pluriel ? Pour pouvoir user
des différents sens du terme « spectre » qui,
appliqué au terrorisme, nous permet d’étudier la
violence selon ses variations d’intensité, ses composantes politiques,
le champ d’action et l’efficacité de ses tactiques
sur un territoire donné en relation avec des acteurs étrangers,
la menace récurrente d’anciens conflits et celle grandissante
d’une guerre civile mondialisée. Enfin, le terme de spectre
laisse aussi entendre qu’en quelques pages nous pouvons seulement
tracer une pâle esquisse d’une réalité ô combien
complexe.
La théorie militaire classe les conflits armés d’après
leur niveau d’intensité. La conflagration nucléaire
est le degré maximum ; les guerres régionales menées
avec des armes modernes et conventionnelles le degré moyen ;
et, enfin, les conflits dits de basse intensité sont les guerres
civiles, endémiques ou exacerbées, conduites par des combattants
irréguliers.
A notre époque, la peur qui agite les peuples et leurs dirigeants
fait imaginer que les conflits de basse intensité pourraient être
suscités par des réseaux transnationaux de « terroristes » en
possession de l’arme nucléaire. Ainsi, les conflits dits
de basse intensité transformeraient la guerre civile traditionnellement
territorialisée en une guerre civile mondialisée mise en œuvre
par un terrorisme international capable de frapper n’importe où,
n’importe quand. Comment raison garder, que la menace soit réelle
ou non ?
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
|