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  Dossier : Guerres et menaces de guerres
Quel espoir de paix au XXIe siècle ?
 
 

Spectres du terrorisme : autour du concept de guerre civile mondialisée

Agnès Lejbowicz


Spectres du terrorisme. Pourquoi ce pluriel ? Pour pouvoir user des différents sens du terme « spectre » qui, appliqué au terrorisme, nous permet d’étudier la violence selon ses variations d’intensité, ses composantes politiques, le champ d’action et l’efficacité de ses tactiques sur un territoire donné en relation avec des acteurs étrangers, la menace récurrente d’anciens conflits et celle grandissante d’une guerre civile mondialisée. Enfin, le terme de spectre laisse aussi entendre qu’en quelques pages nous pouvons seulement tracer une pâle esquisse d’une réalité ô combien complexe.
La théorie militaire classe les conflits armés d’après leur niveau d’intensité. La conflagration nucléaire est le degré maximum ; les guerres régionales menées avec des armes modernes et conventionnelles le degré moyen ; et, enfin, les conflits dits de basse intensité sont les guerres civiles, endémiques ou exacerbées, conduites par des combattants irréguliers.
A notre époque, la peur qui agite les peuples et leurs dirigeants fait imaginer que les conflits de basse intensité pourraient être suscités par des réseaux transnationaux de « terroristes » en possession de l’arme nucléaire. Ainsi, les conflits dits de basse intensité transformeraient la guerre civile traditionnellement territorialisée en une guerre civile mondialisée mise en œuvre par un terrorisme international capable de frapper n’importe où, n’importe quand. Comment raison garder, que la menace soit réelle ou non ?

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Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version papier de Cités.