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  Dossier : Guerres et menaces de guerres
Quel espoir de paix au XXIe siècle ?
 
 

Privatisation du mercenariat et droit international

Thierry Garcia


Le thème de la « privatisation du mercenariat et droit international » constitue un sujet d’une grande actualité, que les médias ont traité de manière abondante, l’Irak et la Côte-d’Ivoire  étant à cet égard des terres d’accueil pour les sociétés privées de sécurité 1 et pour les « nouveaux mercenaires » 2, très éloignés du mercenariat traditionnel et de sa figure de proue Bob Denard.
Le mercenariat constitue d’ailleurs l’un des plus vieux métiers du monde puisque la Bible y faisait déjà allusion dans l’Evangile selon Saint-Jean, plus précisément dans « La parabole du berger et des brebis » 3.
Selon le Dictionnaire de droit international public, un mercenaire peut être défini comme « un individu qui s’enrôle volontairement dans des forces armées combattantes d’un Etat belligérant dont il n’est pas le ressortissant afin d’obtenir un profit personnel, notamment d’ordre financier » 4 ce qui le différencie d’un membre d’une milice définie selon ce même dictionnaire comme « une unité composée de citoyens formés à des tâches militaires, qui n’est affectée au combat ou à d’autres missions non simulées que dans des situations d’urgence » 5, bénéficiant, en vertu du droit international humanitaire, du statut de combattant contrairement au mercenaire.

(...)

 

(1) Sur l’importance de ces sociétés, voir E. Leser « Le scandale de la torture souligne le poids des sociétés de sécurité » Le Monde, 8 mai 2004, p. 2.
(2) Voir en particulier Le Monde diplomatique, novembre 2004, pp. 22-29 et Courrier international, n ° 710, du 10 au 16 juin 2004, pp. 48-51.
(3) En effet, selon le Chapitre 10 de l’Evangile selon Saint-Jean  : « Le bon berger ne donne pas sa vie pour ses brebis. Mais le mercenaire, qui n’est pas le berger, et à qui n’appartiennent pas les brebis, voit venir le loup abandonne les brebis et prend la fuite ; et le loup les ravit et les disperse. Le mercenaire s’enfuit, parce qu’il est mercenaire, et qu’il ne se met point en peine des brebis ».
(4) J. Salmon (dir), Dictionnaire de droit international public, Bruxelles, Bruylant, 2001, p. 696.
(5) Idem, p. 704.

Cet article constitue la version enrichie et actualisée d’une communication donnée au Colloque « La menace terroriste. Manifestations et parades » organisé par le CESICE à Grenoble du 2 au 4 décembre 2004.

Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version papier de Cités.