Guerres
africaines en perspective : la refondation ardue d'États
en plein désarroi
Henri-Philippe Cart
Assistons-nous en Afrique à une répétition de la
Guerre de Trente Ans qui a dévasté une partie de l’Europe
dans la première moitié du XVIIe siècle ? Herfried
Münkler, de l’Université Humboldt de Berlin 1.
le suppose dans un essai sur les nouvelles formes de guerre. Le contrôle
de la violence dépend de l’existence d’Etats reconnus
et respectés, seuls capables de délimiter la guerre, dans
l’espace et le temps. Les Traités de Westphalie de 1648
ont pu mettre fin à la Guerre de Trente Ans et imposer des règles
codifiant la guerre lorsque les Etats ont été en mesure
de contrôler le marché de la violence et de mettre fin
aux bandes armées qui parcouraient les pays en volant et pillant
pour leur profit propre ou au service du plus offrant et qui avaient
développé une forme de guerre faites d’escarmouches,
de brigandage, d’embuscades, de massacres, d’incendies. Cette
situation permettait l’enrichissement de certains qui, en toute
impunité, trouvaient le moyen de marchander la production sociale
de la violence. La lenteur du processus de paix qui a conduit à ces
Traités s’explique par la faiblesse des Etats d’alors
et par la difficulté de désarmer et de réintégrer
les profiteurs de guerre et leurs troupes. « C’est parce
que la guerre est si peu onéreuse que le prix de la paix est aussi élevé » conclut
Münkler.
(...)
(1) Münkler Herfried et
Obétais
Catherine, Les guerres nouvelles, Paris, Ed. Alvik, 2003.
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
|