Éthique
et Absolu chez Sartre
Enzo Neppi
Sartre a été longtemps regardé comme l’une
des figures les plus emblématiques de la pensée existentialiste.
Le terme d’existentialisme risque toutefois d’occulter la
spécificité des concepts qui structurent sa pensée.
La notion de « dualisme » serait peut-être plus pertinente,
si l’on entend par là l’idée d’une différence
essentielle entre les principes qui régissent la sphère
naturelle et ceux qui gouvernent la sphère humaine, notamment dans
sa dimension morale et esthétique. De ce point de vue, Descartes,
par exemple, n’est pas dualiste, quoique son ontologie s’appuie
sur l’opposition de l’âme et du corps, car il considère
Dieu comme le fondement commun aux deux substances. La philosophie de
Kant est, en revanche, typiquement dualiste, dès lors que pour
lui tous les événements du monde phénoménal,
y compris les actions humaines, sont régis par le lien de causalité,
indifférent en tant que tel au jugement moral et à tout
principe de récompense selon le mérite, tandis que les mêmes
actions, sur le plan nouménal, sont libres et susceptibles d’être
déterminées par une loi morale.
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
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