Sommaire général
 
  Dossier : Sartre à l’épreuve
L’engagement au risque de l’histoire
 
 

De l'ego à la psyché : une phénoménologie éclatée

Jacques English


1. Un disciple beaucoup plus fidèle, en fait, à son maître qu’il n’a pu lui-même le croire

Un phénoménologue peut avoir accès sans difficulté, aujourd’hui, à toute l’œuvre, à peu près, de Husserl, et non plus aux seuls livres qu’il a fait paraître de son vivant, comme ce fut le cas pour Sartre au siècle dernier, lorsqu’il les découvrit au début des années 30 pour se reconnaître à travers eux aussitôt, mais sans pouvoir évidemment appréhender à cette époque de façon nette l’immense système où s’étaient intégrées les multiples séries d’analyses qui y avaient été à chaque fois développées d’un point de vue différent, puisque ce n’est qu’à partir des années 50 que les Archives de Louvain ont commencé à éditer les cahiers de cours et les manuscrits de recherche qui les avaient reliées les unes aux autres, le fondateur de la phénoménologie y ayant beaucoup mieux fait ressortir en effet que dans les textes qu’il a publiés le réseau continu des rapports où avaient dû entrer les différents genres de facteurs constitutifs de l’intentionnalité, au cours de son développement généalogique et téléologique, afin de pouvoir en dégager les structures invariantes.
Mais un phénoménologue du XXIème siècle tirerait toutefois de cette connaissance si incomplète que Sartre eut de Husserl une conclusion hâtive s’il croyait qu’il n’y aurait plus aucun intérêt désormais pour lui dans ces conditions à relire les œuvres de Sartre.

(...)

Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version papier de Cités.