Transsexualisme,
corps et changement d’identité
Entretien avec Natacha Taurisson
Propos recueillis par Michela Marzano et Carole Cohen
Natacha Taurisson a 47 ans. Militante de L'Association du Syndrome de
Benjamin (ASB) depuis 1998, Natacha Taurisson en est l’actuelle
Vice-présidente et la Porte-parole. L’un des buts de l’ASB
est qu'aucune discrimination ne soit opérée dans la législation
française pour les personnes transsexuelles. En particulier, l'ASB
demande que les termes «identité de genre» et «transphobie»
soient intégrés dans les textes juridiques, notamment dans
le code civil et le code du travail.
MICHELA MARZANO, CAROLE COHEN : La transsexualité est un thème
qui a intrigué et intéressé de nombreux auteurs.
Elle a été définie de plusieurs façons, par
exemple comme «un sentiment d’appartenir à l’autre
sexe, en dépit d’une conformation physique sans ambiguïté»,
ou encore comme «le sentiment éprouvé par un individu
normalement constitué d’appartenir au sexe opposé,
avec désir intense et obsédant de changer d’état
sexuel, anatomie comprise, pour vivre sous une apparence conforme à
l’idée qu’il s’est faite de lui-même».
Comment la définiriez-vous ? Que signifie aujourd’hui être
un/e transsexuel/le ? Qu’est-ce qu’un /e transsexuel/le cherche
et revendique ?
NATACHA TAURISSON : La transsexualité n’est ni un fantasme,
ni une perversion, ni une sexualité, encore moins une maladie.
C’est la conviction d’appartenir au sexe opposé et
le fait de tout mettre en route pour vivre cela au quotidien. Il s’agit
d’une question d’identité : par une mauvaise blague
de la nature au moment de la construction de la personne, il y a eu divergence
entre le sexe psychologique et le sexe anatomique. Être transsexuelle,
c’est en quelque sorte remettre en ordre et en équilibre
l’être humain concerné.
(...)
Nb : la totalité de cet entretien est disponible dans la version
papier de Cités.
|