Liberté
des mers et hégémonie commerciale
chez les économistes anglais du XVIIe siècle
Michel Péron
Dans le cadre d’une réflexion sur le thème général
« Empire, Impérialisme », nous avons souhaité
nous pencher sur la réalité économique trop souvent
laissée dans l’ombre au profit de considérations juridiques
et politiques qui constituent, certes, à nos yeux un cadre essentiel
pour cette problématique centrale mais qui manqueraient singulièrement
d’épaisseur sans leur mise en relation avec l’activité
marchande nationale et internationale. C’est pourquoi il nous a
paru intéressant d’étudier dans ses imbrications profondes
la question de la « liberté des mers »,problème
aigu du droit au XVIIe siècle, en nous référant aux
écrits de deux éminents spécialistes de la jurisprudence
en vigueur depuis la plus haute antiquité, Hugo Grotius et John
Selden qui ,le premier en Hollande et le second en Angleterre ,défendaient
des thèses opposés . Mais, à notre sens , si nous
n’évoquions pas en même temps les questions d’hégémonie
commerciale abordées par les marchands économistes anglais
à cette époque , notre analyse perdrait de sa substance.
Nous serons conduits à nous interroger sur les rapports au XVIIe
siècle entre souveraineté nationale et volonté hégémonique
d’une classe sociale en particulier—celle des marchands-aventuriers
dont les compagnies transcendent l’Etat comme le font aujourd’hui
les multinationales.
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
|