Les
paradoxes de l’État post-moderne
Luc Rouban
La réforme de l’État fait florès, en France
comme ailleurs. Derrière cette formule passe-partout, et loin d’être
nouvelle, apparaissent néanmoins des interrogations de fond portant
non pas tant sur les modes de fonctionnement de l’État que
sur sa raison d’être profonde en tant qu’entité
politique. L’État est placé sur la sellette, autant
pour des raisons économiques, ses fonctions de production ne pouvant
s’imposer face à des marchés mondialisés, à
la volonté d’émancipation que semble exprimer le mode
de vie des classes moyennes occidentales ou bien à l’indifférence
au politique que l’on a pu si bien observer en France le 21 avril
2002. Beaucoup d’encre a coulé pour célébrer
la fin de l’État et le début d’une postmodernité
faite de gouvernance, c’est-à-dire de mécanismes de
coopération politique échappant et à la hiérarchie
et aux marchés, faits de négociations et de contrats entre
partenaires. On restera sceptique devant une telle interprétation
en proposant de rechercher plus profondément les éléments
de transformations qui affectent non pas seulement l’État
mais le pouvoir politique. Auparavant, il convient de préciser
quelque peu les termes du débat.
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
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