Vers
le familialisme global.
La famille mondiale après l’ Etat-Nation
Raphaël Liogier
L’Etat-Nation, espace transitoire du capitalisme
Pour nombre d’observateurs, les logiques territoriales propres à
l’Etat-Nation sont aujourd’hui dissoutes au profit de logiques
civilisationnelles pour certains, dont Samuel Huntington. Pour d’autres,
tel que Bertrand Badie, les rationalités différenciées
- stato-nationales, économiques, financières, identitaires
- se mêleraient à des entreprises de coopération,
d’autonomisation, de diplomatie humanitaire, conduites par une multiplicité
d’acteurs allant des Etats, des ONG, des sociétés
multinationales, jusqu’aux opérateurs individuels tels que
peut l’être un homme d’affaire ou un journaliste. Les
progrès fulgurants des techniques de communication et de transport
rendraient les frontières territoriales inopérantes : il
ne serait plus possible de contrôler efficacement et unilatéralement
les flux matériels, humains et informationnels. Le monopole de
la violence physique ne pourrait plus être, ainsi que le pensait
Max Weber, la garantie d’une unité politique, celle de l’Etat,
de même que la sécurité sur son territoire ne pourrait
s’obtenir, ainsi que le pensait Thomas Hobbes, par l’enfermement
national.
N’a t’on pas tuer trop vite Weber et Hobbes ? N’assistons-nous
pas, en effet, à l’ultime victoire des logiques territoriales,
supports matériellement et psychiquement nécessaires à
l’expansion du capitalisme ?
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
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