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Bourdieu, savant et politique

Jacques Bouveresse


Ce texte est tiré du nouveau livre de Jacques Bouveresse, Bourdieu, savant et politique, à paraître en 2004, Editions Agone, Marseille. Il a son origine dans une conférence prononcée au Colloque «Bourdieu français - Bourdieu allemand, Bourdieu, deutsch-französische Perspektiven», Berlin, 12-14 juin 2003.

Ce n’est évidemment pas un hasard si Bourdieu a choisi de dédier son dernier cours à la mémoire de Jules Vuillemin, dont il dit qu’ «il incarnait une grande idée de la philosophie, une idée de la philosophie peut-être un peu trop grande pour notre temps, trop grande en tout cas pour accéder au public qu’il aurait mérité». De tous les philosophes français contemporains, Vuillemin était, en effet, probablement celui qui professait la conception la plus radicale et la plus ombrageuse de l’autonomie de la recherche philosophique et le refus le plus intransigeant de toute concession à des préoccupations comme celles de l’efficacité et du succès, aux sollicitations et à la pression des médias et, de façon tout à fait générale, à l’esprit du temps. Même si Bourdieu ne pensait pas que cette solution extrême puisse être aujourd’hui la bonne et si ce n’est pas celle qu’il a adoptée, je l’ai toujours entendu parler avec la plus grande admiration de Vuillemin, de l’importance considérable de la contribution qu’il a apportée la philosophie de notre époque et de la grandeur de l’exemple qu’il nous a donné.

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Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version papier de Cités.