Carl
Schmitt vu par les chercheurs allemands
Nicolas Tertulian
Plusieurs travaux importants consacrés à la physionomie
intellectuelle de Carl Schmitt ont vu le jour ces dernières années
en Allemagne. Les auteurs s’attachent à éclairer les
divers aspects de sa personnalité qui l’ont conduit, non
par hasard et à l’instar d’autres représentants
de l’élite intellectuelle allemande, à s’engager
aux côtés du Führer et du mouvement national-socialiste.
Sont ainsi passés au crible son enracinement prussien (Dirk Blasius,
Carl Schmitt Preussischer Staatsrat in Hitlers Reich, paru en
2001 chez Vandenhoeck & Ruprecht), ses rapports avec le catholicisme
romain, (après la vaste enquête historique, entreprise en
1998 par Manfred Dahlheimer dans le livre Carl Schmitt und der deutsche
Katholizismus 1888-1936, paru chez Ferdinand Schöningh à
Padeborn, la relève a été prise plus récemment
par un spécialiste du catholicisme, Richard Faber, dans un livre
intitulé Lateinischer Faschismus. Über Carl Schmitt der
Römer und Katholiken, paru l’année dernière
à Berlin aux editions Philo) et enfin son antisémitisme
jamais renié (Raphael Gross, Carl Schmitt und die Juden,
paru chez Suhrkamp en 2000). Ces travaux viennent s’ajouter à
la volumineuse somme de Andreas Koenen, Der Fall Carl Schmitt. Sein
Aufstieg zum «Kronjuristen des dritten Reiches», parue
en 1995 chez les éditions Wissenschaftliche Buchgesellschaft de
Darmstadt, où sont longuement décrites les connexions de
ses écrits avec la mouvance de la « révolution conservatrice
».
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
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