De
Freud à Lacan : le sujet du politique
Paul-Laurent Assoun
« Qu’êtes-vous politiquement ? ». À cette
question, Freud, selon une anecdote célèbre, répondait
« Politiquement, je ne suis rien » . Et si son interlocuteur
insistait, au-delà de ce nada ! formel, à signifier que,
« politiquement », il faut arborer sa couleur ( ce qui est
d’une évidence diaphane), Freud ne se démontait pas
: alors, s’il lui fallait nommer « sa » couleur, ce
ne serait, ni « blanc », ni « rouge », mais …
« couleur chair ». Question intéressante : s’il
y a une couleur de la peau, de quelle couleur est la « chair »
? Du moins, précise Freud, est-ce cela « qu’on devrait
être » , au-delà de l’arc-en -ciel être
« couleur chair » …
On aurait tort de prendre ce déni d’affiliation politique
pour un banal « apolitisme » ou une profession de foi humaniste
lénifiante ou encore un « neutralisme » décoloré.
Freud n’est pas le Béotien de la politique sous les traits
desquels il se présente volontiers, pour mieux faire des leçons
de « géopolitique » (à un certain Einstein,
devenu « psychologue » !).
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
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