La
pornographie “en situation”
Pascale Molinier
La porno straight (centrée sur l’hétérosexualité,
d’un point de vue viril) est un genre littéraire, photographique
et cinématographique socialement et historiquement situé,
facilement accessible, jusque dans l’univers domestique —
le câble — et le domaine professionnel — les écrans
de veille. Je ne connais pas la pornographie homosexuelle, ni la pornographie
interdite qui implique des actes délictueux : pédophilie,
viols et abus, etc. Je n’en parlerai donc pas.
La pornographie, c’est d’abord la suspension de la tendresse,
au profit de la pure excitation. Dans la pornographie virile/straight,
cette excitation est suscitée dans un dispositif où les
codes de représentations respectent la virilité (activisme
et érectilité du côté de l’homme, increvabilité
subordonnée du côté des femmes). Dans le code pornographique,
la jouissance des femmes est sans autre borne que l’éjaculation
masculine – clou du spectacle et baisser du rideau.
La pornographie, c’est ensuite, pour reprendre la définition
de la pulsion chez Freud, la suspension de l’exigence de travail
imposé au psychisme du fait de ses rapports avec le corps.
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
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