Le
front de mer de Barcelone :
chronique d’une transformation
Texte de Joan Roca
Photographies de Patrick Faigenbaum
Rappelons d’abord, après Leonardo Benevolo, que les villes,
depuis le Moyen Âge, ont été le moteur du continent
européen, bien avant la naissance et l’affermissement des
Etats modernes. L’histoire et les sciences sociales que l’on
enseigne prennent pourtant rarement en compte ce phénomène
de manière centrale. Notre objet est ici la place de l’image
dans l’appréhension de la ville, car sans images nulle appropriation
de l’urbain n’est pleinement possible. À Berlin, paradigme
actuel de la ville en cours de remodelage, le flot des images du premier
tiers du XXe siècle se mêle à la production des images
contemporaines, l’objectif étant de tisser un lien avec ce
passé lointain, en contournant la période nazie et celle
de la ville divisée. S’il y a cependant une ville qui a été
au premier rang dans la recherche fascinée de l’image, c’est
Barcelone: la remobilisation du passé y compte moins que la promotion
directe des améliorations urbanistiques en cours, envisagées
en tant que fondement et témoignage de l’incontestable prospérité
globale de la ville. Tournées vers le futur, ces images rencontrent
cependant le problème général des images publicitaires
: elles ne permettent que très difficilement l’approche du
présent.
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
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