André
Gorz, l’utopisme réaliste
et le syndicalisme intégral
Luc Borot
Depuis les années 1970, André Gorz élabore son projet
de réduction du temps de travail salarié et de socialisation
du travail productif. L’un des points culminants de ce cheminement
théorique fut, en 1980, les Adieux au prolétariat , qui
envisageait —avec plus de lucidité visionnaire que les futurologues
les plus en vue — l’apparition d’une catégorie
de personnes sans emploi salarié fixe, qu’il voyait devenir
à terme plus nombreuse que la classe ouvrière industrielle.
Si l’on peut débattre de l’exactitude de son pronostic
en termes numériques, on ne peut contester qu’il avait perçu
l’importance sociale et idéologique des problèmes
posés par ce nouveau groupe dans la société, et que
ses craintes quant à la faiblesse de leur poids politique ont été
vérifiées. On ne va pas se livrer ici à une évaluation
de la prospective chez Gorz ; on se contentera d’étudier
certaines dimensions de son discours sur la rupture avec le travail comme
valeur fondatrice.
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
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