Le
travail des femmes :
une paradoxale émancipation
Françoise Battagliola
L'histoire des femmes est celle d'une paradoxale émancipation selon
l'expression de Francine Muel-Dreyfus . Si les femmes ont toujours travaillé,
les clivages entre les sexes ont perduré : à travers les
recompositions des tâches, des fonctions, des métiers, ceux-ci
restent affectés du signe du féminin ou du masculin, même
si des secteurs d'activité ont basculé d'un sexe à
l'autre. C'est dire que cette histoire ne peut être lue comme une
histoire linéaire. Elle est faite d'avancées et de retours
en arrière, elle est le produit de rapports de force, de confrontations,
de conflits entre ses acteurs. Histoire, sociologie, anthropologie se
sont nourries mutuellement pour voir les rapports entre les sexes comme
le produit d'une construction sociale. Ce sont les dynamiques de ces rapports
qui fondent les divisions et les inégalités entre hommes
et femmes. Pour autant, les femmes de l'an 2000 ne rejouent pas la même
partition que celles du XIXe siècle. Aussi l'enjeu est-il d'identifier
les discontinuités, les moments de rupture, d'observer les déplacements
des frontières entre le masculin et le féminin, objets de
définitions socialement constituées et d'un travail symbolique
jamais achevé de légitimation .
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
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