Le
divertissement selon Pascal
ou la fiction de l’immortalité
Martine Pécharman
Commençons par une histoire qui n’est pas prise de Pascal.
Le jeune saint Louis de Gonzague jouait un jour à la balle.
Que feriez-vous, lui dit-on, si vous saviez que votre mort est proche
? Il répondit simplement qu’il continuerait à jouer
à la balle. Cette légende chère aux théologiens
de la Contre-Réforme fournit l’illustration d’une existence
à ce point consacrée à la préparation à
la mort, que le dernier moment de la vie ne compte à cet égard
pour rien de plus que toute la vie déjà passée. Celui
dont la vie entière a été un service rendu à
Dieu, peut bien mourir pendant qu’il s’occupe à l’un
des divertissements de ce monde, cela n’entamera en rien la valeur
de modèle de sa vie : s’il continue à jouer dans l’attente
de sa mort annoncée, n’est-ce pas la preuve qu’il a
déjà satisfait à toutes les vertus requises pour
devenir un bienheureux ?
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
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