Le
cyclisme : le mécanisme refoulé
Pascal Dumont
Dans un roman d’anticipation qu’il situe en 1920 , Alfred
Jarry invente le personnage d’André Marcueuil, capable d’aller
« au-delà des forces humaines », tant sexuelles que
cyclistes. Durant la futuriste « course des dix mille milles »
, une quintuplette, sur laquelle pédalent cinq champions cyclistes,
distance, grâce à un développement de « cinquante-sept
mètres trente-quatre », un train lancé à plus
de 300 km/h . Mais tous sont devancés par Marcueuil qui emmène,
« comme s’il eut pédalé à vide »,
un « développement supérieur à celui de la
quintuplette ». L’organisateur de la course étant un
savant américain désireux de « lancer » un produit
dopant, le « Perpetual-Motion-Food » (à base de strychnine
et d’alcool), dont il alimente ses coureurs (l’un d’eux
en mourra durant la course), ce récit réunit tous les éléments
de la mythologie cycliste. Car le cyclisme prend sens dans cette affirmation
du caractère illimité des forces humaines, capables de surpasser
jusqu’à la puissance mécanique d’une locomotive.
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
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