Grandeur
et misère du jeu à l’ère du divertissement
Colas Duflo
L’ère du divertissement n’est pas celle du triomphe,
mais bien celle de la misère du jeu. Le jeu est partout, mais la
pauvreté spirituelle qui accompagne la dilution du jeu dans n’importe
quoi a pour rançon l’appauvrissement ludique maximal. Quand
on considère avec attention ce qu’est le jeu dans le monde
contemporain, du bingo des marques des supermarchés, aux tuez-les-tous
informatiques (du type Doom), en passant par les voulez-vous gagner des
millions, on se demande par quelle étrange naïveté
Leibniz a pu considérer les jeux comme un des lieux où s’exprime
librement l’intelligence humaine.
C’est pourtant bien ce qu’il écrit à plusieurs
reprises, souhaitant qu’on étudie les jeux de plus près,
parce que l’activité ludique peut nous offrir des enseignements
précieux pour perfectionner l’art d’inventer.
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
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