Sommaire général
 
  Dossier : L’Ère du divertissement
La société en représentation
 
 

La partie et son juge. A propos d’un divertissement célèbre : Football et jeu social

Didier Deleule


La locution bien connue : « on ne peut être juge et partie » pose une question de fond. Cette question peut être formulée de manière fort simple et très directe : “Qui juge ?”. Question qui ne saurait être réduite - même si la chose est loin d’être indifférente - à un simple rappel à l’ordre d’une éventuelle formation professionnelle. Dans la locution « on ne peut être juge et partie », l’apparente constatation est en fait une mise en garde qui stipule une sorte d’extra-territorialité de l’instance jugeante; elle dit en gros ceci : si j’ai un intérêt quelconque (matériel, intellectuel, “familial” au sens large comme au sens étroit du terme) dans l’acte juridique ou dans la convention qui me sont soumis, alors cet intérêt personnel (quelle que soit sa nature) entre en conflit avec l’intérêt général que je suis chargé de représenter et l’on ne saurait plus, dès lors, me reconnaître l’aptitude à juger ou à arbitrer qui m’était par ailleurs institutionnellement déléguée.

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Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version papier de Cités.