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  Dossier : L’Ère du divertissement
La société en représentation
 
 

Les supermarchés du loisir

Véronique Chesneau


Une des grandes mutations induite par la société industrielle réside, à n’en pas douter, dans le passage du travail au loisir. L’un ne se définit que par rapport à l’autre et déjà Rousseau notait que « si l'indolente oisiveté n'engendre que la tristesse et l'ennui, le charme des doux loisirs est le fruit d'une vie laborieuse. » En effet, les fatigues de la vie moderne, si elles restent subies, sont tolérées en contrepartie d’un accès à un temps libéré dont la durée n’a cessé de croître au cours du siècle dernier. Ainsi, même si le loisir n’est pas une valeur centrale ouvertement revendiquée, son volume et son rôle social sont devenus prépondérants : aujourd’hui, en France, la durée du temps libre dans un cycle de vie allongé a dépassé, depuis les années 80, la durée du temps de travail avec ou sans chômage.

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Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version papier de Cités.