L'enfant
doit-il être tenu
pour responsable de ses actes ?
Dominique Youf
La Convention internationale des droits de l'enfant de 1989 a constitué
un moment important à la fois dans la reconnaissance de la subjectivité
juridique de l'enfant, mais aussi dans l’affirmation de sa spécificité.
La prise en considération du propre de l'enfance est en effet récente
dans le domaine du droit. Il a fallu attendre la deuxième moitié
du XXème siècle pour que l'enfant ne soit plus appréhendé
comme un “ adulte en miniature ”, mais comme un être
humain devant bénéficier d'un statut juridique spécifique.
A cet égard, les ordonnances du 2 février 1945 sur la délinquance
juvénile et du 23 décembre 1958 sur la protection judiciaire
de l'enfance ont inauguré un véritable droit spécifique
de l'enfant
La Convention internationale des droits de l'enfant a continué
ce processus en proclamant que l'enfant était titulaire, voire
acteur de droits. La subjectivité juridique de l'enfant se trouvait
ainsi affirmée. Mais si l'enfant est reconnu comme sujet de droit,
la question de sa responsabilité doit être posée.
En effet, si le sujet de droit peut user librement de ses droits, c'est
à la condition qu'il respecte la loi et les droits d'autrui, au
risque de répondre de ses actes devant la société
et devant la victime de ses actes. Or, il convient de reconnaître
que si le législateur s'est prononcé sur la responsabilité
pénale de l'enfant, la philosophie qu'il a défendue en 1945
est aujourd'hui en crise ; quant à la responsabilité civile
de l'enfant, il n'existe pas encore de statut clair du mineur dans ce
domaine.
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
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