Sommaire général
 
  Analyse du discours politique
 
 

Modernisation

Luc Borot


À chaque crise ou mouvement social révélant des blocages dans la société française, on répète, sans en mesurer la pertinence ou la sottise, l’adage selon lequel la France ne serait pas capable de faire des réformes, mais seulement des révolutions. On peut aussi craindre qu’il ne trahisse l’incapacité des gouvernants économiques et politiques à ouvrir le dialogue avec ceux qu’ils emploient ou gouvernent. Depuis peu, le mot “ réforme ” disparaît au profit du vocable “ modernisation ”, non sans avoir connu une vogue considérable. Ce dernier terme-emprunté au langage entrepreneurial -fait l’objet d’une inflation dans le langage des politiques sur la réforme des pouvoirs, de l’État et des services publics ; dans certains domaines, il peut aller jusqu’à cacher une surenchère d’ordre technocratique cherchant à subvertir les finalités propres de l’institution visée.
Pour Littré et pour le Dictionnaire historique de la langue française, l’idée de réforme renvoie à un changement pour le mieux - qu’il s’agisse d’un individu corrigeant ses mœurs, ou d’une institution - ou plus fondamentalement à un retour aux principes premiers et fondamentaux d’une institution.

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Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version papier de Cités.