Incivilité
Luc Borot
En finira-t-on un jour avec les nouvelles synonymies engendrées
par la peur des gouvernants et des médias devant l’acceptation
de l’héritage intellectuel républicain d’une
part, et de l’autre devant la montée des comportements anti-sociaux
?
La récente explosion des violences scolaires a révélé
—entre autres phénomènes— le penchant actuel
pour l’euphémisation honteuse qui a fait de la délinquance
une simple —pour ne pas dire “ vulgaire ”— “
incivilité ”, c’est-à-dire, suivant Littré,
une incorrection, un comportement ou un langage manquant de politesse
envers autrui, ou marquant une indifférence calculée à
l’égard de sa personne. Dégrader des biens publics,
molester des enseignants, agresser les gardiens de la paix et les soldats
du feu, ne seraient que des comportements d’enfants banalement “
mal élevés ”, au sens où jadis on qualifiait
de “ malhonnête ” un langage simplement grossier. Depuis
que la vulgarité de langage est une norme de substitution chez
les prescripteurs médiatiques de comportements, la violence ne
serait-elle plus qu’une impolitesse ?
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
|