Raymond
Aron (1905-1983)
Nicolas Baverez
La vie et l’œuvre de Raymond Aron sont intimement mêlés
à l’histoire violente du XXème siècle, qui
fut, conformément à la prédiction de Nietzsche, le
temps des « grandes guerres conduites au nom des idéologies
». Né en mars 1905, neuf ans avant la Grande Guerre qui fut,
comme l’a montré François Furet, la matrice du siècle,
et douze ans avant la révolution bolchevique, Raymond Aron mourut
en 1983, au cœur de la crise des euromissiles, ultime avatar de la
guerre froide avant la chute du mur de Berlin et l’effondrement
de l’Union soviétique. Face aux guerres, aux révolutions
et aux crises économiques autour desquels s’organisa le cours
du XXème siècle, il perpétua et illustra, dans la
lignée de Montesquieu, Constant, Tocqueville et Halévy,
l’école française de sociologie politique, qu’il
définissait en ces termes dans Les Etapes de la pensée
sociologique : « C’est une école de sociologues
peu dogmatiques, intéressés avant tout par la politique,
qui, sans méconnaître l’infrastructure sociale, dégagent
l’autonomie de l’ordre politique et pensent en libéraux
».
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
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