Les
comités d’éthique de la recherche
et pharmaco-politique : le cas du Québec
Marie-Hélène Parizeau
Ces extraits concernant l'affaire Olivieri sont très significatifs
du climat et du changement des pratiques qui se sont instaurés
en matière de recherches biomédicales depuis 1990 au Canada
et au Québec. Entre le phénomène de la mondialisation
de l'économie et le dogme de l'objectif du déficit budgétaire
“zéro”, les domaines des soins de santé et de
la recherche biomédicale ont été et restent largement
affectés par les coupures budgétaires gouvernementales.
D'une part, la crise dans le système de santé se développe
sur fond de réduction des services et de restructurations afin
de contenir les dépenses de santé qui ne font qu'augmenter
-vieillissement de la population; coût croissant des médicaments
et des équipements de haute technologie; coût de la formation
médicale spécialisée; etc, sans compter le développement
d'une médecine de la “qualité de vie” coûteuse
dont le lien avec le critère médical d'un traitement d'une
maladie est questionnable-. D'autre part, ces restrictions en diminuant
les budgets des organismes subventionnaires gouvernementaux, affectent
aussi la recherche biomédicale, amenant une compétition
féroce, une précarité des équipes de recherche,
et orientant la recherche hospitalo-universitaire vers le modèle
du libéralisme économique à l'américaine des
nouveaux “chercheurs-entrepreneurs” et de la course aux brevets
sur le vivant. Ce modèle est encouragé, encore récemment,
par les gouvernements. Dans un tel contexte de lutte pour le financement
de la recherche, les “dérapages” -fraude scientifique
et conflits d'intérêts- deviennent plus nombreux et, parfois,
sont publicisés.
(...)
Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
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