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  Dossier : Le corps humain sous influence
La bioéthique entre pouvoir et droit
 
 

Pour un éventuel élargissement de la bioéthique

François Dagognet


L’éthique (nous préférons à ce mot celui de Morale) ne peut pas éviter les questions actuelles, de plus en plus brûlantes. Notre univers a changé; il impose, en conséquence, face à des situations nouvelles, des décisions inédites.
La bioéthique répond à cette exigence, parce que, du fait des progrès de la biomédecine, elle est confrontée au statut de l’embryon (notamment l’embryon surnuméraire), à celui du mourant, du cadavre même, ainsi qu’à tout ce qui concerne les greffes, la fécondation, le génome.

Déjà, – au-dessus de cette sphère qui concerne « le vivant » – la morale d’hier s’était préoccupée particulièrement du médecin et des obligations qui lui incombaient (ne devait-il pas prêter le serment d’Hippocrate?).
La déontologie lui imposait – entre autres devoirs – celui du secret, d’où la formule connue « Pas de médecine sans confiance, pas de confiance sans confidence, pas de confidence sans secret ». Mais nous allons vite vérifier le principe, à savoir qu’en morale, il est difficile d’en rester à des règles ou des injonctions immuables. Il nous faut, en effet, prévoir de nombreuses exceptions à l’obligation (absolue) du secret, ne serait-ce que parce que l’État ou les services administratifs, voire les experts de la santé, souhaitent la déclaration d’une naissance ou celle d’une maladie infectieuse. Le thérapeute va souvent échanger avec un médecin–conseil ; or, un secret qu’on partage, est-il encore un secret?

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Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version papier de Cités.