Introduction
Alain Caillé, Christian Lazzeri, Dominique Méda
Depuis un peu plus de dix ans, au moins pour ce
qui concerne la situation française, on voit réémerger
de façon cyclique la discussion autour de l'allocation universelle
ou revenu minimum inconditionnel dont on peut dire, en schématisant
la richesse de son contenu, qu’elle pose la question du devenir
économique et politique des sociétés dites «post-industrielles»
à partir d’une double dimension. La première est économique
et sociale et la discussion se développe autour d’une thèse
relative à la mutation profonde du statut du travail qui perdrait
en partie la fonction d'intégration sociale dont il se prévalait
jusqu'ici. Cela s’expliquerait d'une part, parce que les liens entre
croissance et emploi salarié à temps plein sont et seront
obérés en raison de l'effet du progrès des gains
de productivité qui entraîne la diminution des emplois nécessaires
à la production d'une même quantité de richesse.
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