Un
détritus humain, le vagabond
de l’entre-deux-mondes
Jean-Claude Beaune
Le vagabond et le solitaire ne sont pas synonymes. Le premier est marqué
par l’histoire (l’exode rural, l’émigration,
la pauvreté du tiers état, du sous-prolétariat, du
tiers et du quart-monde), la sociologie, la détermination médicale
de ses caractéristiques qui prend son expression la plus forte
à la fin du XIXè siècle. Ce vagabond est en effet
un détritus – déjeté sur les berges
d’un fleuve de boue ou sur une décharge en pleine activité
– assimilé ainsi à son “objectivité de
contexte”, à cette extension du pathologique qui lui fait
perdre jusqu’à son identité. La médecine et
le droit sauront lui faire une autre litière. La littérature,
pour sa part, connaît d’autres beaux destins symétriques
inverses. Don Quichotte, Robinson Crusoe pour ne citer que les plus éminents,
ont touché aux limites de la monstruosité ou de l’angélisme.
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Nb : la totalité de cet article est disponible dans la version
papier de Cités.
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